Terre-argile biopolymérisée CAFUP

CAFUP = Composite Argileux Fibré Ultra Polymérisé.

Clin d’oeil au B-FUP bio.

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Le « cas clinique » décrit ci-après est celui de La Blanchisserie réalisée en 2014-2015.

Figure : La Blanchisserie Novembre 2015

Faire simple ou faire hédoniste ?

C’est tellement plus simple de faire un enduit ou un badigeon de chaux.

Sauf que la chaux ça brûle la peau.

Sauf que lorsque la poudre de chaux est agitée par le vent ça brûle les muqueuses – yeux, etc.

Comme le souligne Alain Marcom – maçon de terre-argile et de paille – le choix d’une technique se fait en particulier parce qu’elle donne un + de socialité/sociabilité.

Une des raisons du choix de l’enduit sans chaux est de pouvoir travailler mains nues, pieds nus, en toute liberté, en tout plaisir.

Une « marche à pied » nommée foulage

Une longue histoire

Cela fait 10 mille ans que les humains enduisent leurs maisons avec un composite de terre-argile biopolymérisée.

La recette de base consiste à mélanger de la terre-argile trouvée dans leur jardin avec :

• s’ils sont éleveurs, des éléments animaux – bouses de vache, etc.
• s’ils sont agriculteurs ou cueilleurs, des éléments végétaux  – cactus, algues, plantes mucilages, etc. selon la région

Quatre sortes de maison n’ont pas besoin de ce type d’enduit :

• les maisons en pierre dure – pierre qui ne craint ni le vent ni la pluie ni le gel à condition que les joints entre les pierres soient eux aussi résistants
• les maisons en pisé – terre-argile riche en fines et que l’on rend solide par compression
• les maisons construite à base de chaux solide ou de ciment bien dosé
• les maisons totalement en bois

Exigences de la maison en paille

La Blanchisserie a des murs en paille donc il faut un enduit avec plusieurs qualités :

• symétrie entre la peau extérieure des bottes de paille et la peau intérieur pour qu’il n’y ait pas d’humidité « au milieu »; le plus simple est de réaliser un enduit identique pour les peaux intérieure et extérieure
• bonne quantité d’enduit intérieur pour avoir une masse thermique
• qualité « perlante » de l’enduit extérieur = la goutte de pluie ne penètre pas mais l’enduit reste perspirant à l’humidité

Vues ces contraintes, il n’y a pas un choix immense de types d’enduit.

Un produit local pour les bactéries

La bouse, les plantes, les algues ont pour but d’être biopolymérisées par les bactéries = de rendre l’enduit perlant.

A l’ouest de Lyon il y a des productions de jus de fruit ; le reste du pressage du fruit se nomme « drêche ».

C’est donc de la drêche d’abricot, de pêche, etc. qui est ajoutée à la terre-argile.

Un bidon de drêche de fruits

Au total il y aura 12 mille litres d’enduit dont mille cinq cent litres de drêche – environ.

Polymères

Dès que le mélange argile + sable + drêche + ultravides est réalisé des bactéries vont transformer la drêche en biopolymères c’est à dire en gouttelettes de « matière plastique » – schéma ci-après.

L’enduit devient ainsi perlant c’est à dire qu’il « chasse » les gouttes de pluie qui viennent le tangenter – le frôler.

Un carrier de sable nous a livré de l’argile mélangée à du limon.

Il nous faut ajouter du sable afin que le taux d’argile ne soit pas trop élevé – sinon il y a trop de retrait donc fissuration de l’enduit.

Poudres fines

Pas loin de la Blanchisserie il y a le passage d’un aqueduc romain.

Le canal de l’aqueduc est enduit d’un mortier au tuileau – argile calcinée – qui n’a pas bougé depuis 2 mille ans.

Pour nous la recette romaine chaux + tuileau devient  terre-argile + métakaolin.

Le métakaolin étant la version moderne du tuileau = argile calcinée industrielle.

Figure 1 : Des composants de plus en plus fins pour obtenir un enduit « serré »

Nous ajouterons également de la farine de marbre afin de bien boucher tous les pores de l’enduit.

Foulage

https://terreargile.wordpress.com/foulage/

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